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Répression des libertés civiles en Iran : Des patrouilles « clandestines » surveillent les hommes et les hijabs des femmes

Le régime iranien intensifie sa répression des libertés civiles. Il continue de s’immiscer dans le mode de vie des Iraniens. En effet, différents responsables ont annoncé la poursuite de certains citoyens ayant pris part à des live streams Instagram, la mise en place de « patrouilles sous couverture » dans les bureaux et autres lieux publics, et une augmentation générale des interdictions non seulement pour les femmes mais aussi pour les hommes.

Selon des informations publiées le 3 juillet par le site Internet Police News Base d’Iran, un commandant de police de haut rang a annoncé l’intensification d’un plan du « renseignement » visant à « identifier et traiter » ce qu’il a appelé les flux en direct « immoraux » et « criminels » sur Instagram.

Ramin Pashaei, responsable social et culturel adjoint de la cyberpolice iranienne, a qualifié ces personnes de « moralement corrompues », ajoutant que des « systèmes intelligents enquêtent et analysent » ces cas et qu’une « centaine de groupes de travail spéciaux » sont actifs pour faire face à « ce processus criminel ». Il a ajouté que certaines personnes participaient à des retransmissions en direct « immorales » dans des centres sportifs privés, « en particulier dans des piscines », et que « les criminels seront identifiés et arrêtés, tandis que des actions en justice seront engagées contre les propriétaires des centres sportifs incriminés ».

Selon d’autres informations de l’agence de presse officielle ISNA, un nouveau plan baptisé Base 21 Tir permettra de surveiller ce qu’il appelle la « chasteté » dans la ville de Mashhad, au nord-est du pays. Selon le plan, cela implique « la chasteté dans le regard (des autres), la chasteté dans la parole, le mouvement, la socialisation et l’habillement ». Le nouveau plan veillera à ce que le hijab des femmes respecte le code vestimentaire strict de la République islamique, y compris les spécificités de son « tchador, voile, manteau, pantalon, chaussettes, chaussures et la couleur de sa tenue ». Les hommes n’ont pas le droit de porter, entre autres, « des cravates, des nœuds papillons et autres symboles occidentaux, des t-shirts, des chemises courtes et serrées, des vêtements moulants et rapiécés, des bijoux en or et autres, et des jeans déchirés ».

Ce plan de répression des libertés civiles interdit également aux hommes et aux femmes d’utiliser des « photos non autorisées et non islamiques » dans leurs photos de profil. Les femmes ne doivent pas être embauchées pour travailler dans des lieux utilisés explicitement par les hommes et vice-versa, tandis que les cadres masculins et féminins doivent employer des secrétaires ou des chefs de bureau du même sexe qu’eux.

D’après Mehdi Rezaei, secrétaire du département de la promotion du bien et de l’interdiction du mal du Khorassan-e Razavi, « 108 équipes de trois personnes » sous forme de « patrouilles secrètes » contrôleront et surveilleront « les cliniques, les pharmacies, les bureaux, les organisations et les banques » pendant les heures de bureau dans divers endroits de Mashhad. Si les critères du régime en matière de comportement moral « ne sont pas respectés par le personnel ou d’autres personnes », les patrouilles enregistreront les incidents et « les enverront sous la forme d’une lettre confidentielle au chef du service ».

Le fait de réprimer les libertés civiles comme restreindre les femmes et interférer avec les vêtements et le mode de vie des gens ne se limite pas à Mashhad. Le porte-parole du quartier général chargé de la promotion du bien et de l’interdiction du mal a récemment annoncé que si des femmes portant des « hijabs inappropriés » sont vues dans une banque, le directeur de l’agence doit en être tenu pour responsable.

Auparavant, Ehsanollah Kafshdar Tousi, chercheur au séminaire de Mashhad, avait déclaré à l’agence de presse officielle IRNA que la société avait besoin de « clarifier les questions relatives à l’espace virtuel ». Il avait souligné qu’il était en train de « compiler un traité pratique sur le cyberespace basé sur les opinions des juristes ».

Le religieux a déclaré que l’intrusion de « la jurisprudence dans l’espace virtuel aurait dû se produire il y a une décennie ».

« Par exemple, il faudrait clarifier comment l’achat et la vente de Clash of Clans devraient avoir lieu sur les sites web », a-t-il ajouté.

Source : Iran HRM