Environ 600 ressortissants iraniens, selon l’estimation de la police de Bruxelles, et jusqu’à 2.000, selon les organisateurs du CNRI (Conseil National de la Résistance iranienne), ont manifesté jeudi matin dès 09h30 sur la place Surlet de Chokier à Bruxelles pour protester contre le projet de loi d’assentiment à plusieurs traités, dont celui qui organise la possibilité de transfèrement de prisonniers entre la Belgique et l’Iran.
Ils s’opposent plus particulièrement à la possible amnistie de terroristes condamnés l’an dernier en Belgique pour un projet d’attentat en France, dont le diplomate iranien Assadollah Assadi, qui pourraient alors constituer une monnaie d’échange contre un travailleur humanitaire belge, Olivier Vandecasteele, arrêté en février à Téhéran et emprisonné depuis lors.
Des manifestations de quelques dizaines de personnes ont été régulièrement organisées depuis le début des débats, mais des ressortissants iraniens de l’opposition ont ce jour fait le déplacement depuis d’autres villes de Belgique et des pays limitrophes pour faire valoir plus fortement leur protestation. Les manifestants ont agité des drapeaux iraniens et arboraient des portraits de Maryam Radjavi, la présidente élue du CNRI. De grandes banderoles et de nombreuses pancartes jaunes avec des messages comme « L’accord honteux avec le régime des mollahs trahit la démocratie et des droits humains » ou encore « Accord honteux avec le régime des mollahs = Plier devant le fascisme religieux et un régime de terreur et de massacre » ont été brandies, accompagnées de slogans tels que « Non au marchandage avec des terroristes ».
« Certains manifestants étaient également présents au meeting où ce diplomate terroriste voulait poser une bombe et ils se considèrent comme des victimes potentielles de cet attentat déjoué », a remarqué Behzad Naziri, membre du CNRI. « Pour la première fois dans l’histoire de l’Europe, un diplomate accrédité a été condamné à 20 ans de prison pour des faits terroristes. Ce qui est en train de se passer c’est qu’une dictature religieuse où il n’y a pas de justice est en train d’imposer sa volonté à un pays démocratique et donc de piétiner l’État de droit ».
Il estime que l’adoption du texte controversé constituerait un dangereux précédent : « Cela permettrait peut-être de libérer un otage, mais ce serait ouvrir la boîte de Pandore. Cela ouvrirait la voie à faire de chaque citoyen belge et européen un otage potentiel, parce que le régime de mollah verra que ce sont des marchés qui payent ».
La commission des Relations extérieures de la Chambre a approuvé mercredi le rapport de ses travaux concernant le projet de loi d’assentiment. Le point sera abordé en séance plénière la semaine prochaine.