Le mur de la peur a été brisé, l’Iran est au bord d’une révolution. Dans de nombreuses villes d’Iran, les femmes descendent dans la rue, prennent la tête des protestations contre le régime iranien et se tiennent sans crainte devant les forces de sécurité armées.
Les protestations ont commencé avec la mort de Mahsa Amini, 22 ans. La police des mœurs du régime l’a arrêtée le 13 septembre pour avoir prétendument mal porté le hijab, le couvre-chef obligatoire imposé aux femmes iraniennes. Deux heures après son arrestation, elle a été emmenée à l’hôpital où, trois jours plus tard, elle a succombé aux blessures au crâne qu’elle avait subies pendant sa détention.
Ce n’est pas seulement la mort violente de la jeune femme qui a poussé des femmes et des hommes à descendre dans la rue pour protester. Leur colère a également été alimentée par les tentatives non dissimulées des autorités de dissimuler la cause de la mort de Mahsa. La police des mœurs a affirmé que c’est un « malheureux arrêt cardiaque » qui lui a coûté la vie.
Grâce à la politique d’apaisement des puissances occidentales, qui tentent de sauver le régime d’une disparition dans le cadre d’un nouvel accord nucléaire, très peu de manifestations en Iran ont fait la une des journaux internationaux. L’année dernière, il y aurait eu plus de quatre mille manifestations dans le pays, dont la plupart n’étaient que locales et constituaient des réactions aux difficultés économiques et à un mécontentement généralisé.
Dans leur ensemble, cependant, elles sapent la légitimité des dirigeants. Cela vaut également pour la dernière vague de protestations. Elle concerne le cœur du régime des mollahs.
Selon les informations recueillies, les protestations, qui se sont répandues comme une traînée de poudre dans de nombreuses villes du pays au cours de la semaine dernière, ont gagné au moins 146 villes et les 31 provinces du pays. Plus de 180 personnes ont été tuées par les forces de sécurité répressives du régime.
Avec un mélange de pitié pour la colère des manifestants et de menace de ne pas aller trop loin, le régime espérait que les manifestants rentreraient chez eux après quelques jours.
Cependant, alors que rien ne semble indiquer que le tumulte s’apaise, l’appareil du pouvoir se défait de sa retenue et commence à menacer les manifestants. Le régime se dirige ainsi vers un bain de sang car les manifestants, majoritairement jeunes, ne sont nullement disposés à battre en retraite comme le montrent les vidéos en provenance d’Iran ces neuf derniers jours.
Les manifestations qui sapent la légitimité du régime, remettant en cause l’axe dirigeant des mollahs et des gardiens de la révolution (les pasdarans), se sont poursuivies dans tout le pays.
Cette vague de protestations se transforme en un vaste mouvement social qui menace de mettre en péril l’existence même du régime médiéval, car il trouve un soutien dans toutes les classes sociales de la société.
Les jeunes Iraniens veulent vivre en liberté et dans un pays laïque. L’épreuve de force inégale a commencé, mais comme l’histoire l’a montré, il semble inévitable que le peuple remporte finalement la bataille contre la tyrannie, même s’il doit payer un prix énorme et faire de nombreux sacrifices.
Source : Iran Focus (site anglais)