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Comment le régime iranien utilise les exécutions et la drogue pour maintenir son contrôle

Selon un rapport de l’Observatoire des droits humains en Iran, 524 personnes ont été condamnées à mort par l’État au cours de la seule année 2023
12 octobre 2023in Exécutions

Un rapport de l’Observatoire iranien des droits de l’homme (Iran Human Rights Monitor) révèle que 524 exécutions ont été prononcées par l’État au cours de la seule année 2023.

Dans une révélation glaçante, un ancien prisonnier politique iranien a raconté les paroles de sang-froid que lui a chuchotées un gardien de prison : « Vous croyez que ces sentences du pouvoir judiciaire ont du poids ? Nous ne nous préoccupons pas des jugements et des décisions de justice. Nous prenons des vies quand nous le voulons ». Ce témoignage poignant d’un prisonnier enfermé pendant 12 ans dans certaines des prisons les plus tristement célèbres d’Iran donne un aperçu accablant d’un régime dont le nombre d’exécutions autorisées par l’État est l’un des plus élevés au monde, éclipsé seulement par celui de la Chine.

En outre, Amnesty International a révélé qu’au moins 40 de ces victimes étaient des femmes. Le nombre réel d’exécutions pourrait toutefois être beaucoup plus élevé, le régime étant connu pour son manque de transparence.

Historiquement, le régime a utilisé les exécutions publiques comme moyen de dissuasion stratégique contre la dissidence à l’échelle nationale, signalant les graves conséquences de la remise en cause du statu quo. Cette stratégie macabre s’est avérée particulièrement cruciale alors que le pays est aux prises avec un cocktail de mauvaise conduite économique, de discrimination et d’oppression systémique.

Le problème endémique de la drogue qui affecte le pays vient s’ajouter à ce contexte de malheurs. L’Iran étant une voie de transit essentielle pour les stupéfiants en provenance d’Afghanistan et du Pakistan, le régime a énormément profité de ce commerce illicite, ce qui a encore affaibli son économie déjà sanctionnée.

Le Corps des gardiens de la révolution islamique et les milices qui lui sont affiliées joueraient un rôle central dans cette sombre entreprise. L’ironie du sort est flagrante : alors que les stupéfiants sont de plus en plus accessibles à la population, ceux qui sont pris dans le trafic de drogue risquent souvent la mort, selon les caprices du régime.

La crise de la drogue et la montée en flèche du taux d’exécutions ont atteint un point d’ébullition lors du soulèvement national de 2022. Si le régime a momentanément interrompu ses exécutions dans le tumulte, l’accalmie a été de courte durée. La sinistre machinerie a repris de plus belle, comme en témoigne un rapport du Parti démocratique du Kurdistan iranien soulignant la frénésie d’exécutions du régime en 2022 et au début de 2023.

Des organisations de défense des droits de l’homme telles qu’Amnesty International ont été en première ligne pour documenter les innombrables victimes du régime oppressif. Ces récits sinistres de la vendetta du régime contre sa population sont un appel à la communauté internationale.

La brutalité du régime, tout en manifestant sa force, révèle également des fissures dans ses fondations. Les sanctions et les campagnes internationales jettent le doute dans ses rangs. Si la communauté internationale chérit réellement les valeurs de liberté, d’expression et de dignité humaine, elle doit exiger sans équivoque que l’Iran abolisse les exécutions et sa peine de mort implacable et brutale comme condition préalable à tout engagement diplomatique ou économique.

Source : Stop au Fondamentalisme