Le pouvoir judiciaire iranien a transféré six hommes dans des cellules d’isolement avant exécutions à la prison centrale de Chiraz, ce qui indique que leur exécution est imminente. Parmi les condamnés figure Aref Rasouli, qui n’avait que 17 ans lorsqu’il a prétendument commis le meurtre.
Trois des autres détenus ont également été inculpés de meurtre, tandis que les deux autres sont accusés d’infractions à la législation sur les stupéfiants. Il est important de noter qu’en Iran, les condamnations à mort et les exécutions sont souvent prononcées à l’issue de procès qui ne respectent pas les procédures légales et les droits fondamentaux des accusés.
Cas d’Arvin Nathaniel Ghahremani
Ce développement intervient peu de temps après que l’Iran a reporté l’exécution d’Arvin Nathaniel Ghahremani, un juif de 20 ans.
Accusé de meurtre il y a deux ans, Ghahremani a affirmé qu’il était en état de légitime défense, une défense que les tribunaux iraniens ont rejetée.
Les proches de M. Ghahremani ont affirmé que son avocat commis d’office ne l’a pas défendu efficacement, ce qui a entraîné une présentation inadéquate de sa demande de légitime défense. Son exécution devrait avoir lieu le mois prochain.
Contexte des pratiques des exécutions en Iran
Les exécutions fréquentes en Iran ne sont pas seulement le reflet d’une interprétation sévère de la justice, mais servent également de méthode d’intimidation pour imposer le respect de la loi à la population. Le régime utilise les exécutions comme un outil pour maintenir le pouvoir et le contrôle, en instillant la peur pour supprimer la dissidence.
Réactions et recommandations de la communauté internationale
La recrudescence des exécutions souligne la nécessité d’attirer l’attention de la communauté internationale et de prendre des mesures. Les récentes condoléances du département d’État et des Nations unies pour la mort de l’ancien président du régime, Ebrahim Raisi, surnommé le « boucher de Téhéran » pour ses ordres d’exécutions, sont considérées par certains comme trop conciliantes.
Au lieu d’apaiser le régime iranien, le gouvernement américain est invité à condamner sans équivoque les atrocités commises par le régime.
En outre, les puissances mondiales devraient envisager de désigner les juges présidant ces affaires afin de garantir la responsabilité des violations des droits de l’homme et de démontrer au peuple iranien un engagement ferme en faveur de la justice et des droits de l’homme.
Statistiques et tendances en matière d’exécution
L’Iran a exécuté 237 personnes, dont 10 femmes, jusqu’à présent en 2024. Ce chiffre fait suite à 834 exécutions en 2023, 582 en 2022 et 333 en 2021.
Ces chiffres ne tiennent pas compte des centaines de manifestants tués par les forces de sécurité iraniennes depuis le début des manifestations nationales en septembre 2022. Au niveau mondial, l’Iran se classe systématiquement au deuxième rang, derrière la Chine, pour le nombre total d’exécutions qu’il pratique chaque année.
Le rôle des exécutions dans la stratégie politique de l’Iran
Le nombre élevé d’exécutions en Iran reflète la stratégie du régime visant à réprimer la dissidence et à intimider la population. Malgré les risques importants, les Iraniens continuent de manifester dans les rues, démontrant ainsi leur résilience et leur opposition aux tactiques oppressives du gouvernement.
Source : INU