26/11/2024 Un collectif d’intellectuelles, de défenseures des droits de l’homme et de personnalités politiques, dont Elisabeth Badinter, Ingrid Betancourt et Laurence Tubiana, ont condamné le traitement réservé par la République islamique d’Iran à Maryam Akbari Monfared. Emprisonnée depuis 2009, Maryam Akbari Monfared est l’une des plus anciennes détenues politiques d’Iran. Son transfert à la prison de Qarchak, connue pour ses conditions de détention brutales, a intensifié les appels internationaux en faveur de sa libération.
Une vie volée par l’oppression
Maryam Akbari Monfared, mère de trois enfants, a enduré 15 ans d’incarcération, à commencer par un procès de 15 minutes qui l’a condamnée pour « inimitié à l’égard de Dieu » (moharebeh). Son emprisonnement est uniquement dû à l’opposition de sa famille au régime iranien. Quatre de ses frères et sœurs ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires, notamment lors du massacre de 1988, que le rapporteur spécial des Nations unies sur l’Iran, Javaid Rehman, a qualifié de génocide et de crime contre l’humanité.
Alors que sa peine devait prendre fin en 2019, l’emprisonnement de Maryam Akbari Monfared a été prolongé de cinq ans après qu’elle a courageusement déposé une plainte contre ces exécutions. Sa demande de justice reflète sa résistance inébranlable :
« La tête haute et le cœur enflammé, je continue à demander justice pour ma vie volée, pour la vie de mes enfants privés de leur mère, et pour toutes les personnes innocentes dont vous avez brisé la vie. »
Un appel à l’action internationale
Le transfert de Maryam Akbari Monfared à Qarchak en octobre 2024 marque un nouveau coup d’arrêt à son incarcération. Ce centre, tristement célèbre pour ses conditions inhumaines, a incité des organisations telles qu’Amnesty International à lancer des avertissements urgents. Son sort est emblématique de la répression générale de la dissidence en Iran, en particulier à l’encontre des femmes militantes.
La communauté internationale doit agir de manière décisive. La France, ainsi que d’autres pays européens, sont invités à plaider en faveur de sa libération et à condamner la répression systématique des prisonniers politiques par l’Iran.
Une voix pour la justice
Même derrière les barreaux, la voix de Maryam n’a pas été réduite au silence. Depuis la prison d’Evin en 2018, elle a écrit sur la brutalité du régime et a exhorté les Iraniens à poursuivre leur combat pour la justice. Lors des soulèvements de 2022 qui ont suivi la mort de Jina Mahsa Amini, Maryam a encouragé les manifestants :
« Si vous êtes arrêté, ne faites pas confiance aux personnes qui vous interrogent. Ils sont nos ennemis… Familles, ne restez pas silencieuses. Criez ! »
Ses paroles résonnent bien au-delà des murs de la prison, symbolisant le courage d’innombrables Iraniens qui luttent pour la liberté.
Conclusion
Le maintien en détention de Maryam Akbari Monfared souligne le mépris du régime iranien pour les droits de l’homme. Son cas exige une attention urgente de la part des dirigeants et des organisations du monde entier. Alors que l’appel à sa libération s’intensifie, elle reste une lueur d’espoir et de résistance pour ceux qui luttent contre la tyrannie.
Cet article est basé sur un article initialement publié dans Le Monde le 24 novembre 2024, soulignant l’appel collectif à la justice pour Maryam Akbari Monfared et tous les prisonniers d’opinion en Iran.
Source : INU