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L’océan de colère : Comment les assassinats ciblés de Ali Razini et Mohammad Moghiseh reflètent les troubles sociaux en Iran

24/01/2025  Les récents événements en Iran ont retenu l’attention, alors que les assassinats de deux figures judiciaires tristement célèbres – Ali Razini et Mohammad Moghiseh – sont largement débattus par les responsables du régime et ses critiques. Ces événements, décrits comme des actes de terreur par les responsables du régime, ont soulevé des questions sur leurs implications pour la stabilité du régime et les griefs profondément enracinés au sein de la société iranienne.

Réponses officielles : Reconnaître la vulnérabilité
Mohsen Mahdian, le directeur du journal Hamshahri, a décrit les assassinats comme un signe de « la terreur en Iran atteignant sa maturité », ciblant ce qu’il a appelé « le noyau dur du système ». Selon Mahdian, le retrait de personnalités influentes comme Razini et Moghiseh envoie « un message clair » à ceux qui sont alignés sur le régime, en particulier ceux qui vivent sous la « peur passive ». Il attribuait les meurtres à des ennemis étrangers qui voulaient insuffler un sentiment d’impuissance dans la population et « socialiser la terreur ».

De même, Hassan Nowrozi, ancien représentant parlementaire et juge judiciaire, a exprimé des inquiétudes quant au fait que ces assassinats ciblés pourraient désillusionner les loyalistes du régime. Il a déclaré :

« Nos ennemis de l’extérieur… essaient d’arracher au cœur de la révolution ceux qui servent le système. »

Nowrozi a reconnu le rôle de la « propagande négative en faveur des droits humains » par les opposants au régime, suggérant que les assassinats pourraient être liés à des décennies de critiques internationales sur les actions de Ali Razini et Mohammad Moghiseh.

Contexte historique et implications générales
Ali Razini et Mohammad Moghiseh étaient des figures notoires dans le système judiciaire iranien, dont on se souvient depuis des décennies pour les décisions sévères qu’ils ont prises à l’encontre des dissidents. Leur mort a suscité des réactions non seulement de la part des fonctionnaires, mais aussi de la part des citoyens iraniens. Mostafa Pour-Mohammadi, ancien ministre du renseignement et figure clé des exécutions massives de prisonniers politiques en 1988, attribue les assassinats à l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI). Il a décrit les incidents comme une « sonnette d’alarme pour les institutions du renseignement et de la sécurité » et a souligné qu’il s’agissait d’actes ciblés, probablement motivés par des griefs de longue date contre le régime.

L’annonce de leur mort a suscité une grande joie parmi les Iraniens, en particulier parmi les familles des personnes exécutées sous leurs ordres. Ces juges symbolisaient un pouvoir judiciaire qui a longtemps été un outil de répression, délivrant des milliers de condamnations à mort sous le règne de la République islamique.

Griefs publics et ressentiment croissant
La réaction des Iraniens ordinaires reflète un sentiment sociétal plus profond. Beaucoup voient dans la mort de Ali Razini et Mohammad Moghiseh une rétribution pour les souffrances infligées à la nation au cours des quatre dernières décennies. La colère du public et la mémoire collective des crimes du régime ont été accumulées dans ce que certains décrivent comme un « océan de souffrance et de haine », qui attend d’éclater.

Ce ressentiment profondément enraciné, aggravé par des années d’exploitation, de corruption et d’hypocrisie religieuse, a créé une atmosphère de colère débridée. Comme l’a fait remarquer un observateur :

« Quand la quantité de souffrance et de haine obscurcit l’âme du peuple, elle se transformera sans doute en une force débridée pour le changement. »

Un régime à la limite
Le régime iranien est très conscient de ce ressentiment croissant. Les responsables ont mis en garde à plusieurs reprises contre les infiltrations et l’influence étrangère, mais la réalité est que ces assassinats peuvent être des symptômes d’une crise beaucoup plus grande. Les efforts du régime pour réprimer la dissidence n’ont fait qu’accroître la colère publique, et chaque vague de protestations a rapproché le pays d’un point de rupture.

Les assassinats de Ali Razini et Mohammad Moghiseh, bien que célébrés par beaucoup, signalent aussi la fragilité d’un régime assiégé. La question n’est pas de savoir si ces incidents isolés vont provoquer un changement, mais s’ils sont le prélude à une plus grande prise de conscience. Alors que les fissures dans les fondations du régime deviennent plus visibles, le spectre d’un tsunami sociétal menace d’engloutir le système même qui a gouverné par la peur et la répression.