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Le prisonnier politique Saeed Masouri demande au chef des droits de l’homme de l’ONU d’arrêter les exécutions en Iran

01/02/2025 Le mercredi 29 janvier 2025, le prisonnier politique Saeed Masouri a adressé une lettre à Volker Türk, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, et à la session en cours du Conseil des droits de l’homme, condamnant l’utilisation par le gouvernement iranien des exécutions comme outil de répression.

Dans sa lettre, le prisonnier politique Saeed Masouri établit un parallèle entre le camp de la mort d’Auschwitz, à l’époque de l’Holocauste, et l’état actuel de la justice en Iran, affirmant que, de même que les procès équitables n’avaient aucune signification à Auschwitz, ils sont tout aussi dénués de sens sous le régime autoritaire de l’Iran. Il affirme que les exécutions en Iran servent uniquement à éliminer la dissidence et à réprimer les protestations publiques.

Saeed Masouri exprime de sérieuses préoccupations concernant les condamnations à mort de deux prisonniers politiques, Mehdi Hassani et Behrouz Ehsani, arguant que leurs condamnations défient même les propres lois du régime iranien. Il se demande comment il est légalement possible que les deux détenus soient simultanément accusés de rébellion (baghi), d’hostilité armée contre l’État (moharebeh) et de corruption sur terre (efsad-e fel-arz), trois chefs d’accusation distincts souvent utilisés pour justifier la peine de mort en Iran.

Il souligne en outre l’absence de procédure régulière, notant que : Il n’y a pas eu de meurtre, il n’y a pas de victime ou de plaignant, il n’y a pas eu de sang versé, aucun plaignant légal (vali-e-dam) n’a demandé de châtiment (qisas).

Malgré cela, le prisonnier politique Saeed Masouri affirme que les deux prisonniers risquent une exécution imminente, qu’il décrit comme n’étant rien d’autre qu’un outil de peur, de répression et d’intimidation publique.

S’adressant à Volker Türk, le prisonnier politique Saeed Masouri prévient que les autorités iraniennes se hâtent de procéder aux exécutions, Hassani et Ehsani étant toujours détenus dans des cellules d’exécution. Il exhorte la communauté internationale à ne pas oublier le cas de Mohammad Ghobadlou, un autre prisonnier iranien qui a été exécuté soudainement dans des circonstances similaires.

En tant que l’un des plus anciens prisonniers politiques iraniens, le prisonnier politique Saeed Masouri déclare qu’il fera tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher de nouvelles exécutions, en particulier celles de Hassani et Ehsani, qui sont sur le point d’être pendus.

Texte intégral de la lettre du prisonnier politique Saeed Masouri
Au Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Volker Türk, et à la session en cours du Conseil des droits de l’homme
Les exécutions sont un outil de purge et de poursuite de l’assassinat de personnes dans les rues

L’anniversaire de la libération du camp de la mort d’Auschwitz nous rappelle qu’à cet endroit, les procès équitables n’avaient aucune signification, tout comme ils n’en ont aucune sous le régime autoritaire de l’Iran aujourd’hui. À Auschwitz, le seul objectif était le meurtre de masse et le nettoyage ethnique, et dans l’Iran d’aujourd’hui, l’objectif n’est rien d’autre que d’éliminer les dissidents pour empêcher d’autres soulèvements.

Comment est-il possible que, même en vertu des lois rédigées par le régime lui-même, deux prisonniers politiques – Mehdi Hassani et Behrouz Ehsani – soient simultanément accusés de rébellion (baghi), d’hostilité armée contre l’État (moharebeh) et de corruption sur terre (efsad-e fel-arz) ?

Comment se fait-il que, dans une affaire où : aucun meurtre n’a été commis, aucune victime n’existe, aucun plaignant n’a porté plainte, aucun sang n’a été versé, aucun plaignant légal (vali-e-dam) n’a demandé de châtiment (qisas), ces deux prisonniers ont tout de même été condamnés à mort ?

Si ces exécutions n’ont pas pour but de semer la peur, de purger la société et de continuer à tuer des gens dans les rues, alors quel est leur objectif ?

M. Volker Türk, Haut Commissaire aux droits de l’homme,

Le gouvernement iranien s’empresse de procéder à ces exécutions – ces deux prisonniers sont toujours dans des cellules d’exécution. Même si le régime a temporairement reporté leurs exécutions, nous ne devons pas oublier le sort de Mohammad Ghobadlou, qui a été exécuté soudainement et sans avertissement au cours de cette même période.

En tant que l’un des plus anciens prisonniers politiques iraniens, je frapperai à toutes les portes et lancerai toutes les alarmes pour sauver la vie de ceux qui risquent d’être exécutés, en particulier Mehdi Hassani et Behrouz Ehsani, dont la vie ne tient qu’à un fil.

Le peuple iranien a fait tout ce qui était en son pouvoir pour s’opposer à ces exécutions : En descendant dans la rue pour protester, en faisant grève, en signant des pétitions, en brandissant des pancartes et des banderoles, en envoyant des lettres et en déposant des plaintes auprès de toutes les autorités possibles. En brisant le silence et en criant la vérité – malgré le risque d’emprisonnement et de torture – ils ont clairement pris leurs distances avec ces criminels inhumains.

Maintenant, c’est à vous de jouer. En tant que principaux gardiens internationaux de la dignité humaine et des droits de l’homme, je vous demande d’exiger que toutes les relations diplomatiques et politiques avec l’Iran soient conditionnées à l’arrêt immédiat de ces exécutions.

Ce régime a placé une corde autour du cou de toute la nation iranienne, parce qu’il voit sa survie dans l’exécution de chaque dissident. Pour rester au pouvoir, il ne manquera pas d’enlever le tabouret sous les pieds du peuple, à moins qu’il ne craigne de devoir rendre des comptes à la communauté internationale !

SAEED MASOURI, membre de la Campagne « Les mardis sans exécutions »