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La résistance des prisonniers empêche le transfert forcé du prisonnier politique le plus ancien d’Iran, Saeed Masouri

20/07/2025 Dans le cadre d’une dangereuse escalade considérée comme une tentative du régime iranien de se venger de ses opposants nationaux après sa guerre avec Israël, les prisonniers politiques de la prison de Qezel Hesar à Karaj ont déjoué une tentative violente des agents du ministère du Renseignement de transférer le prisonnier politique le plus ancien d’Iran, Saeed Masouri, vers un lieu inconnu. Cet événement a conduit à une impasse tendue et à un confinement strict au sein de la prison.

La tentative de transfert ratée
Le matin du mercredi 16 juillet 2025, des forces du ministère du Renseignement et des gardiens de prison ont fait une descente dans le quartier des prisonniers politiques dans l’intention d’enlever Saeed Masouri. Selon certaines informations, les agents auraient utilisé une tactique trompeuse, le convoquant hors du quartier sous prétexte que le « Bureau de la protection et du renseignement » avait besoin de le voir. Une fois qu’il eut franchi la porte grillagée, celle-ci fut verrouillée derrière lui pour l’empêcher de revenir.

Conscient, grâce à son expérience passée, que l’objectif était un transfert forcé, Saeed Masouri a refusé de coopérer. Pendant ce temps, un autre prisonnier politique qui se trouvait avec lui a rapidement alerté leurs codétenus. Les prisonniers se sont immédiatement rassemblés devant la porte grillagée, ont réussi à ramener Saeed Masouri à l’intérieur grâce à leur volonté et à leur nombre, au milieu des chants et des slogans, puis ont barricadé la porte du quartier de détention de l’intérieur.

En représailles, le directeur de la prison de Qezel Hesar, Allah-karam Azizi, a ordonné que les lignes téléphoniques du quartier soient coupées pendant plusieurs heures. Après des protestations, les communications ont été rétablies, mais les prisonniers ont reçu un ultimatum : le transfert a été reporté au samedi 19 juillet, mais il « sera effectué par tous les moyens nécessaires ».

Réactions dans la prison et déclaration des prisonniers
Les prisonniers politiques de Qezel Hesar ont publié une déclaration urgente détaillant l’incident, déclarant qu’une atmosphère de sécurité règne désormais dans le quartier, avec la menace constante d’une descente des gardiens de prison. Leur déclaration disait :

« Aujourd’hui, notre matinée a commencé avec de nouvelles informations sur la pression maximale exercée par le gouvernement… Cette fois-ci, c’était au tour de Saeed Masouri, le prisonnier politique le plus ancien d’Iran, de goûter pour la millième fois à la vengeance du système oppressif de la République islamique. »

Les prisonniers ont souligné que « l’enlèvement et l’exil de prisonniers politiques vers des lieux inconnus constituent l’une des violations les plus flagrantes des droits humains que le régime utilise comme outil de répression ». Ils ont également averti que cette pression pourrait être le prélude à l’exécution des condamnations à mort illégales prononcées contre leurs codétenus, en particulier Behrouz Ehsani et Mehdi Hasani, dont les demandes de révision du procès ont récemment été rejetées pour la quatrième fois.

Qui est Saeed Masouri ?
Saeed Masouri, 60 ans, est un symbole de résilience dans les prisons iraniennes et le prisonnier politique le plus ancien du pays.

* Date d’arrestation : il est emprisonné depuis janvier 2001.

* Durée de la peine : il a passé près de 25 ans en prison sans un seul jour de permission.

* Chef d’accusation : « Coopération avec le Mojahedin-e Khalq (Les Moudjahidines du Peuple d’Iran – OMPI) ».

* Contexte : Il était étudiant en médecine en Allemagne et en Norvège avant d’être arrêté à son retour en Iran, dans la ville de Dezful.

* Activisme en prison : Saeed Masouri est connu pour son rôle de premier plan dans la campagne « Les mardis contre les exécutions », organisée par des prisonniers pour protester contre les condamnations à mort. Au cours du mois dernier, il a été explicitement menacé par des agents des services de renseignement en raison de ses lettres dénonçant l’augmentation du nombre d’exécutions.

La vengeance d’après-guerre du régime comme prétexte à la répression
Les prisonniers politiques et les militants des droits humains établissent un lien entre cet incident et le climat qui règne depuis la récente guerre avec Israël. Comme l’indique la déclaration des prisonniers : « Dans ces circonstances, la guerre a fourni un nouveau prétexte au gouvernement pour resserrer l’étau sur le peuple, en particulier sur les prisonniers politiques. »

La déclaration ajoute que le régime considère que sa « véritable guerre est contre le peuple, et non contre les gouvernements étrangers », et que la pression sur la population s’est accrue sous divers prétextes depuis le conflit. Ils considèrent que le fait de cibler Saeed Masouri aujourd’hui est un acte de « vengeance aveugle contre un peuple sans armes ».

Cette mesure est largement considérée comme un message d’intimidation à l’intention de tous les dissidents, signalant que le régime utilisera la manière forte à l’intérieur du pays pour compenser tout coup reçu à l’extérieur, les prisonniers politiques étant la cible la plus facile pour ces représailles.

Source : Iran Focus (site anglais)