15/08/2025 Un empire du commerce de la drogue
La corruption structurelle de la prison de Ghezel Hessar, à Karaj en banlieue de Téhéran, transforme l’établissement en une plaque tournante du trafic de drogue. Les autorités de la prison orchestrent la location de salles, créant ainsi un marché lucratif de la drogue qui met en danger la vie des prisonniers. Cette corruption systémique viole les droits humains et doit être dénoncée de toute urgence. L’emprise de la mafia de la drogue sur la prison alimente la dépendance, les overdoses et la violence, mettant en évidence l’incapacité du gouvernement iranien à respecter les normes internationales.
Location de salles : Le fondement de la corruption
L’unité 1 de la prison de Ghezel Hessar accueille 5 000 prisonniers dans 12 salles. Les autorités louent la plupart des salles, à l’exception des numéros 6, 7 et 8, à des personnes influentes pour 1,2 milliard de tomans tous les six mois. Ces locataires nomment des trafiquants de drogue qui dominent les halls, générant 200 à 300 millions de tomans par jour grâce à la vente de drogue. Une partie de ces revenus est reversée aux autorités de la prison, créant ainsi un cycle auto-entretenu. Le hall n° 1 sert à des fins de service, tandis que les autres fonctionnent comme des marchés de drogue contrôlés. Ce système prospère au vu et au su des autorités pénitentiaires.
Modèle économique de la corruption dans les prisons
La structure financière repose sur l’exploitation. Les locataires paient 1,2 milliard de tomans d’avance pour s’assurer le contrôle des salles. Ils versent ensuite des paiements mensuels de 300 à 400 millions de tomans aux surveillants des salles et aux hauts fonctionnaires, y compris le directeur de la prison. Le hall 6, qui abrite les prisonniers condamnés à de lourdes peines, accueille une centaine de dealers, ce qui crée un marché de la drogue extrêmement concurrentiel. Ce système génère des profits considérables, ce qui renforce encore la corruption. Le modèle économique privilégie les revenus au détriment du bien-être des prisonniers, perpétuant ainsi un cycle d’abus et de négligence.
Les personnages clés qui alimentent la mafia de la drogue
Allahkaram Azizi, le directeur de la prison, supervise le trafic de drogue en y participant directement.
Mojtaba Kamre’i, chef de la sécurité, assure le secret et la protection du commerce.
Fereydoun Farajnejad, adjoint à la santé, surnommé le « messager de la mort », ignore les décès par overdose tout en en tirant profit.
Ces fonctionnaires soutiennent activement la mafia de la drogue, en donnant la priorité au gain financier plutôt qu’à leur devoir de protéger les prisonniers. Leurs actions favorisent un commerce mortel qui porte atteinte à la dignité humaine.
Violations des droits humains et résultats mortels
La corruption structurelle de la prison de Ghezel Hessar alimente une crise de la drogue dévastatrice. La prison fait état de 2 à 4 décès par overdose par semaine, dus à une toxicomanie généralisée. Des installations médicales inadéquates et une négligence délibérée exacerbent la crise. La violence liée au trafic de drogue met encore plus en danger les prisonniers. Ces conditions sont contraires à l’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la vie. En outre, l’absence de soins de santé appropriés constitue une violation de l’article 12 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, qui prive les prisonniers de leur droit à la santé.
Un système fermé de silence et de contrôle
L’environnement fermé de la prison empêche toute dénonciation. Les prisonniers et leurs familles se heurtent à des obstacles lorsqu’ils portent plainte, car les autorités considèrent les décès par overdose comme des « causes naturelles ». Ce secret protège le commerce lucratif de la drogue et permet aux autorités de ne pas avoir à rendre de comptes. Les autorités locales et nationales en tirent un bénéfice financier, ce qui décourage les enquêtes. L’environnement contrôlé garantit que l’information fuit rarement, ce qui permet à la corruption de persister sans contrôle. Ce silence perpétue le cycle des abus, laissant les prisonniers vulnérables à l’exploitation et aux préjudices.
Appel urgent à la dénonciation et à la réforme
Les prisonniers libérés et leurs familles doivent se documenter et partager des preuves pour dénoncer ce cycle mortel. Des témoignages, des photos ou des documents peuvent faire pression sur les autorités et susciter une action internationale. La dénonciation publique est essentielle pour démanteler la mafia de la drogue et sauver des vies. Les groupes de défense doivent amplifier ces voix pour que le régime en Iran rende des comptes. Pour briser ce réseau corrompu, il faut une action collective afin de garantir les droits des prisonniers et de mettre fin au commerce mortel dans la prison de Ghezel Hessar.