20/09/2025 Zeinab Jalalian, seule prisonnière politique en Iran condamnée à la réclusion à perpétuité, est incarcérée dans diverses prisons du pays depuis plus de dix-huit ans, sans avoir bénéficié d’un seul jour de permission. Malgré les pressions, la torture et de graves maladies, elle continue de faire entendre sa voix depuis sa cellule – une voix qui n’est pas seulement le témoignage d’une souffrance personnelle, mais aussi un appel à la solidarité mondiale contre la répression en Iran.
Un témoignage d’« enterrement vivant » en prison
Dans sa plus récente lettre depuis la prison de Yazd, Jalalian décrit les conditions insupportables qu’elle et des milliers d’autres prisonniers politiques subissent : refus de soins médicaux, pressions sur les familles, double discrimination contre les détenues, et même privation des droits humains les plus élémentaires, tels que les visites ou l’accès aux médicaments. Elle compare cette expérience à un « enterrement vivant » derrière les hauts murs de la prison.
Pourtant, malgré toutes ces pressions, ce qui rend sa lettre unique, c’est son refus de céder. Jalalian se voit « du bon côté de l’histoire » et écrit avec poésie : « Ils voulaient nous enterrer, ignorant que nous étions des graines, et nous avons germé. »
La résistance des femmes au cœur du patriarcat
Dans sa lettre, Zeinab Jalalian met en lumière les souffrances particulières des prisonnières : la séparation d’avec leur famille et leurs enfants, la privation de liberté, ainsi que les pressions physiques et psychologiques qui pèsent plus lourdement sur les femmes, surtout dans une société patriarcale. Elle évoque ses propres maladies physiques et psychiques qui, après des années de négligence des autorités pénitentiaires, ont atteint un stade critique. Pourtant, elle continue de considérer l’espoir et la résistance comme ses principales armes.
De la torture à un procès inique
Jalalian a été arrêtée en 2007 sur la route de Kermanshah à Sanandaj et transférée au centre de détention des services de renseignement. Lors des interrogatoires, elle a subi de sévères tortures physiques et psychologiques, notamment des coups de fouet sur la plante des pieds, des menaces d’agression sexuelle et un coup violent à la tête qui l’a laissée inconsciente.
En décembre 2008, le tribunal révolutionnaire de Kermanshah l’a condamnée à mort, sans la présence d’un avocat de la défense. Cette condamnation a été confirmée par la cour d’appel avant d’être commuée en réclusion à perpétuité en 2011. Depuis, elle subit des pressions constantes pour faire de faux aveux, mais n’a jamais cédé.
Un appel à la justice et à la solidarité
La lettre de Jalalian n’est pas seulement un récit personnel de souffrance carcérale ; c’est un appel mondial à mettre fin aux exécutions, aux discriminations fondées sur le genre, l’ethnie et la religion, ainsi qu’aux arrestations arbitraires en Iran. Elle avertit que se taire face à ces crimes équivaut à se rendre complice du régime oppressif.