29/09/2025 Entre le 23 août et le 23 septembre, le pouvoir judiciaire iranien a procédé à l’exécution d’au moins 178 personnes, portant le total à au moins 1 000 exécutions au cours des neuf premiers mois de 2025. Ce chiffre représente le niveau le plus élevé des trente dernières années et pourrait bientôt établir un nouveau record.
Mardi 23 septembre, l’Organisation Iran Human Rights a rapporté qu’au moins 64 exécutions avaient eu lieu rien que la semaine passée. Elle a confirmé qu’entre le 1er janvier 2025 et aujourd’hui, 1 000 exécutions ont pu être vérifiées dans le pays.
L’organisation a estimé le nombre moyen d’exécutions quotidiennes à neuf durant cette période, en précisant qu’il s’agit d’un minimum et qu’en raison des restrictions sur les informations en provenance d’Iran, le chiffre réel pourrait être encore plus élevé.
Parmi les personnes exécutées :
50 % avaient été condamnées pour des infractions liées à la drogue,
43 % pour « meurtre avec préméditation »,
3 % pour « inimitié envers Dieu et corruption sur Terre »,
3 % pour « viol »,
1 % pour « espionnage ».
En outre, seulement 11 % de toutes les exécutions ont été rapportées par les médias iraniens ; les autres ont été réalisées en secret, sans aucune annonce publique.
Hausse de 242 % par rapport à septembre 2024
Par ailleurs, le site de défense des droits humains HRANA, dans son dernier rapport mensuel sur la situation des droits humains en Iran, a indiqué qu’au moins 178 personnes avaient été exécutées dans les prisons du pays entre le 23 août et le 23 septembre de cette année.
Dans son rapport du 23 septembre, HRANA a également indiqué avoir enregistré au cours du dernier mois :
au moins huit nouvelles condamnations à mort,
quatre confirmations de sentences d’exécution.
Ces statistiques révèlent qu’au cours du dernier mois, le régime iranien a exécuté en moyenne six personnes par jour, soit une toutes les quatre heures.
Les chiffres montrent que le nombre d’exécutions a augmenté de 126 cas, soit +242 %, par rapport à la même période de l’an dernier.
Les exécutions arbitraires sans procès équitable constituent des crimes contre l’humanité, et la crise des exécutions en Iran doit être placée en tête de l’agenda de la communauté internationale dans ses relations avec le régime.
Aucun dialogue avec l’Iran ne peut être considéré comme acceptable pour les pays attachés aux principes des droits humains sans aborder cette crise des exécutions.
Poursuite des Protestations Contre les Peines de Mort
Ces développements surviennent alors que la campagne « Non aux Exécutions du Mardi », dans sa 87ᵉ déclaration hebdomadaire du 23 septembre, s’est adressée au peuple d’Iran épris de liberté et à tous les défenseurs des droits humains, affirmant que le silence face à de telles politiques violentes et inhumaines est inacceptable.
La campagne a rappelé que la vie est un droit humain fondamental et que les exécutions constituent une violence injustifiable contre ce droit, déclarant :
« Notre voix doit être plus forte que toute répression et injustice. Chaque semaine, chaque mardi, nous nous levons en mémoire des victimes de l’exécution, pour la justice et la défense de la vie. »
Les prisonniers impliqués dans la campagne « Non aux Exécutions du Mardi » ont entamé une grève de la faim le 29 janvier 2024 pour exiger l’arrêt de l’émission et de l’application des sentences de mort.
À sa 87ᵉ semaine, des détenus de 52 prisons à travers l’Iran étaient en grève de la faim.
Ces derniers mois, cette campagne est devenue l’un des principaux mouvements de protestation dans les prisons iraniennes, avec des grèves de la faim et des sit-in hebdomadaires permettant de maintenir vivante la contestation des exécutions et des procès iniques.