Le régime clérical procède à des arrestations massives dans les villes iraniennes, à la suite de l’explosion des protestations dans la province du Khouzistan. C’est une province, riche en pétrole, se trouve dans le sud-ouest du pays. Les forces de sécurité arrêtent des militants civils et des jeunes à AhWaz, Shadegan, Mahshahr, Jarrahi, Hamidieh, Khorramshahr, Susangerd, Izesh et Shush.
Selon des sources locales, dans certains quartiers d’Ahwaz, les pasdarans ont fait irruption dans les maisons des gens. Ils ont arrêté plusieurs membres, souvent jeunes, d’une même famille.
Selon une source locale, l’IRGC (les pasdarans) procède aux arrestations de la manière suivante :
L’IRGC mène son opération en fouillant les villages, un par un, et dans les villes, un quartier après l’autre.
La nuit précédant l’opération des pasdarans, un informateur repère les maisons des leaders de la protestation après minuit.
Les pasdarans et le Bassidj forment des chaînes humaines. Ils mettent en place des points de contrôle pour bloquer toutes les entrées et sorties de la zone opérationnelle.
Après l’appel à la prière du matin, les unités du renseignement opérationnel passent à l’action. Ces forces comprennent les services du renseignement des pasdarans, les forces de sécurité de l’État (les SSF), le ministère du Renseignement (MOIS) et les agents en civil. Ils s’introduisent dans les maisons signalées par l’informateur.
Sur la base de leurs informations, les services du renseignement des pasdarans et le ministère du Renseignement s’emparent immédiatement des personnes arrêtées accusées d’atteinte à la sécurité nationale. Les arrestations massives de manifestants en Iran contredisent les propos du secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, Ali Shamkhani. Né à Ahwaz, Shamkhani a tweeté le 22 juillet : « Les forces de sécurité ont reçu l’ordre de libérer rapidement les personnes arrêtées lors des récents incidents au Khouzistan qui n’ont pas commis d’actes criminels. »
Des sources locales de la province du Khouzistan ont déclaré que les forces de sécurité ont intensifié leurs arrestations de militants civils et de jeunes après les remarques de Shamkhani.
Les forces de sécurité ont emmené les personnes arrêtées dans des lieux incertains. Les familles des militants civils et des manifestants arrêtés se sont adressées aux autorités d’Ahwaz et d’autres villes. Elles se sont enquises du lieu de détention et des charges pesant sur leurs enfants et leurs proches. Cependant, elles n’ont reçu aucune réponse.
Le régime iranien n’a pas encore annoncé le nombre de personnes tuées lors des manifestations au Khuzestan. Les victimes identifiées jusqu’à présent sont pour la plupart des jeunes, voire des adolescents. Ils sont morts de blessures par balle tirées par les forces de sécurité.
Par crainte d’être arrêtés, de nombreux manifestants abattus par des armes à feu ou des pistolets à plomb des unités spéciales ne se sont pas rendus dans les hôpitaux pour y recevoir des soins. Ces informations proviennent d’Ahwaz, Susangerd, Mahshahr, Shadegan et d’autres villes du Khouzistan, ainsi que d’Aligudarz, dans la province du Lorestan.
Source : Iran HRM