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Ahmad Raouf Basharidoust, victime du massacre de 1988

Ahmad n’avait que 16 ans en 1980, lorsque les pasdarans l’ont arrêté pour la première fois à Rasht.

Entre 1980 et 1981, ils l’ont arrêté et torturé à plusieurs reprises pour avoir participé à des réunions de l’Organisation des moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), l’opposition démocratique aux mollahs.

En 1982, les pasdarans (IRGC) l’ont arrêté à son domicile lors d’un raid qu’ils ont mené à Rasht. Il s’agit d’une ville importante située sur les rives de la mer Caspienne.

Fin 1982, après plusieurs séries d’interrogatoires et de tortures, la justice des mollahs a condamné Ahmad à cinq ans de prison. C’est le juge Moghadassi-Far, un juge notoire de la ville de Rasht, qui a prononcé sa peine.

Le 12 mars 1983, l’IRGC a mis le feu à cette prison et a ouvert le feu sur les prisonniers politiques qui tentaient d’échapper aux flammes.

Sept prisonniers affiliés à l’OMPI ont péri dans l’incendie. Ahmad, qui a perdu connaissance, fut sauvé par un prisonnier.

Mais quelques mois plus tard, en juin 1983, le procureur de Rasht, incapable de briser les prisonniers, décide d’envoyer 40 prisonniers dont Ahmad en exil. Ahmad est alors transféré à Evine à Téhéran, puis à la prison de Gohardasht à Karaj.

« En 1984, j’ai enfin pu lui rendre une très courte visite. Ahmad portait des traces de torture et de coups. Il m’a très vite raconté ce qui s’était passé. Il m’a dit comment ils l’avaient torturé pendant le mois de Ramadan alors qu’il jeûnait », a déclaré l’un des proches d’Ahmad.

« Ahmad m’a demandé de signaler leur grève de la faim à l’OMPI. Ils avaient commencé une grève de la faim pour protester contre les conditions inhumaines en prison et les mauvais traitements infligés aux prisonniers. »

Les autorités judiciaires ont libéré Ahmad après presque 6 ans de prison en mars 1988. Il a alors cherché à quitter le pays pour rejoindre l’OMPI.

En mars 1988, il écrit à sa sœur à propos des conditions de sa détention. « Si je voulais te raconter tout ce que j’ai vécu pendant ces années, je pourrais écrire des volumes, alors laissons le récit de ce voyage forcé et de ces douleurs endurées pour une autre fois. »

Deux ou trois mois plus tard, il tombe dans un piège du ministère du renseignement sans le savoir. Il est à nouveau arrêté et torturé. Cette fois, il est emprisonné dans la ville d’Oroumieh, au nord-ouest du pays.

En août 1988, des membres de l’IRGC ont transporté des prisonniers politiques, pour la plupart des membres de l’OMPI, dont Ahmad, vers les collines entourant le lac d’Oroumieh à l’aide de deux minibus. On a expliqué aux prisonniers qu’ils seraient transférés à la prison de Tabriz. Des pasdarans avaient auparavant isolé le lieu de l’exécution dans les collines. Ils étaient armés de diverses armes blanches, machettes, gourdins, couteaux, hachettes et haches.

Les pasdarans ont enchaîné et menotté les prisonniers. Puis, ils les ont littéralement massacrés. Les villageois qui ont entendu les cris des prisonniers de l’OMPI sauvagement massacrés se sont dirigés vers les collines. Mais les membres de l’IRGC, lourdement armés, les ont arrêtés et tenus à l’écart.

 

En 1991, des agents des services du renseignement ont dit à son père qu’ils l’avaient exécuté à la prison d’Oroumieh, dans le nord-ouest de l’Iran. Mais ils n’ont pas révélé où ils l’avaient enterré.

En prison, il écrivait des poèmes :

Accablé par le malheur, l’Iran ne se tait pas,

Dans notre longue nuit, le sang des innocents coule partout.

Grâce à notre combat, demain pourtant le soleil se lèvera,

Nous ne devons pas dormir. Nous devons agir.

Nous devons prêter serment au nom du sang des innocents,

Nous devons agir. Nous devons agir.

Le livre « Un petit prince au pays des mollahs » est basé sur la vie d’Ahmad Raouf Basharidoust.

Massacre de prisonniers politiques en Iran en 1988
Un crime contre l’humanité
Les faits
En 1988, le régime iranien a massacré 30 000 prisonniers politiques.

Les exécutions ont eu lieu sur la base d’une fatwa du Guide suprême Khomeini.

Des commissions de trois membres, connues sous le nom de « commissions de la mort », étaient créées en Iran. Elles prononçaient les exécutions de prisonniers politiques qui refusaient d’abandonner leurs convictions.

Les mollahs ont enterré les victimes dans des fosses communes secrètes.

Les auteurs de ces actes continuent de bénéficier de l’impunité.

Depuis 2016, les noms de près de 100 membres de « commissions de la mort » sont connus. Nombre d’entre eux occupent encore des postes à responsabilité au sein du système judiciaire ou du gouvernement iranien.

Les Nations unies et la communauté internationale doivent reconnaître le massacre de 1988 en Iran comme un génocide et un crime contre l’humanité.

Le Conseil de sécurité des Nations unies doit prendre des mesures immédiates pour organiser le procès international des dirigeants du régime, en particulier Khamenei, Raïssi et le chef du pouvoir judiciaire Ejeii, pour génocide et crimes contre l’humanité.

Source : Iran HRM