Ces dernières semaines, les forces de sécurité iraniennes ont arrêté des dizaines de civils et de militants kurdes pendant et après les célébrations annuelles du Norouz au Kurdistan.
Les agences de sécurité de la République islamique d’Iran ont convoqué et interrogé des dizaines de personnes. Puis elles les ont mises en garde contre la tenue de célébrations du Norouz en public.
L’Organisation du renseignement des pasdarans (IRGC), le ministère du renseignement et l’Organisation de la défense et du renseignement des forces de l’ordre ont convoqué de nombreuses personnes au Kurdistan, à Kamyaran, Marivan, Sanandaj, Saqqez, Bukan, Piranshahr, Rabat, Baneh, Oshnavieh, Orumiyeh, Khoy, Maku et Salmas.
Selon les informations recueillies, les agences de sécurité ont subordonné toute célébration publique de Norouz à l’obtention d’une autorisation officielle des gouvernorats et à la présence du drapeau de la République islamique d’Iran pendant les cérémonies.
Elles ont également demandé aux organisateurs de signer des engagements écrits pour empêcher les participants d’utiliser des symboles kurdes tels que la rose rouge, le foulard blanc, etc.
Les engagements interdisaient également la diffusion de chants joyeux et épiques et la danse mixte des hommes et des femmes lors des cérémonies.
À la suite de ces menaces et interdictions, un certain nombre de cérémonies de Norouz n’ont pas obtenu d’autorisation. Néanmoins, des groupes populaires se sont rassemblés dans de nombreuses villes et villages et l’ont célébré spontanément.
Le 21 mars, les forces spéciales de la police ont fait une descente dans le parc d’enfants de Sanandaj où se déroulaient les célébrations de Norouz. Ils ont arrêté au moins 20 civils et militants kurdes.
Arina Salimi (15 ans) et Batoul Azami (la grand-mère d’Arina) ont été libérées sous caution un jour plus tard. Cependant, Sohrab Jalali, Arman Salimi (le père d’Arina), Jamal Asadi, Foad Enayati, Sahand Barznji, Jamshid Farzi, Abed Khorshidi, Arash Shakiba, Keyvan Mahmoudi, Khaled Hosseini, Arash Fadakar, Keyhan Kakakhani et Fardin Peymankar sont toujours en détention.
Une source proche de la famille de l’un des détenus s’est adressée au Kurdistan Human Rights Network (KHRN). Elle a déclaré : « Les arrestations ont été effectuées par l’organisation de défense et du renseignement des forces de l’ordre. Les familles ont été informées par le palais de justice de Sanandaj que les détenus seraient maintenus en détention jusqu’à samedi prochain. »
Par ailleurs, un jour après la célébration officielle de Norouz au parc des enfants de Sanandaj, le bureau du ministère du renseignement de la ville a convoqué et interrogé au moins 10 autres civils et militants du Kurdistan pour avoir participé à la cérémonie.
En outre, le 22 mars, les forces de sécurité ont arrêté deux civils kurdes, Ahmad Rasouli et Sasan Padash, pour avoir participé à la célébration publique de Norouz dans le village de Qalateh Rash à Piranshahr, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental.
La police iranienne a également fait irruption dans la célébration de Norouz à Oshnavieh, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, frappant certains participants et les empêchant de poursuivre la cérémonie.
Le gouvernement aurait coupé l’électricité dans le village Nestan de Sardasht, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental du Kurdistan, la veille du début de la nouvelle année, pour empêcher les célébrations de Norouz.
Source : Kurdistan Human Rights Network