Mahboubeh Ramezani, la mère du manifestant décédé Pejman Gholipour, a déclaré que les agences de sécurité avaient mis en garde sa famille car celle-ci demande justice pour son fils.
Mahboubeh Ramezani a écrit sur son compte Instagram : « Plusieurs fois, les services de sécurité ont appelé mon mari et moi mais nous n’avons pas répondu. Puis, ils ont appelé mon fils. Ils lui ont dit de faire attention. « Si votre famille continue à faire ce qu’elle fait, de pires incidents l’attendront. » Mon fils leur a dit : « Mes parents veulent que justice soit faite pour leur fils ». Les services de sécurité ont répondu : « Leur fils était un délinquant, et nous l’avons tué ! Dis à tes parents de venir ici, ou nous viendrons et les transférerons en prison ».
Réagissant aux menaces, Mahboubeh Ramezani, la mère du manifestant décédé a réitéré : « Les poitrines de toutes les familles (des victimes du soulèvement de novembre 2019) sont prêtes pour vos balles. Vos menaces, vos emprisonnements et vos tortures ne sont plus efficaces. Nous vous ferons avoir des remords. Nous vous ferons regretter chaque vie que vous avez prise pendant toutes ces années. »
Depuis qu’elle a perdu son fils en novembre 2019, Mme Ramezani n’a cessé de demander justice pour son fils Pejman Qolipour, 18 ans. Il est mort après avoir reçu une balle dans le cœur des forces de sécurité lors des manifestations en Iran en 2019 à Andisheh, dans la province de Téhéran.
Mahboubeh Ramezani a été à plusieurs reprises la cible de mesures de harcèlement et d’intimidation en représailles à ses activités, notamment ses appels publics à la justice et à la responsabilité pour la mort de son fils.
Le 18 novembre 2021, les forces de sécurité l’ont arrêtée et placée en détention provisoire à l’occasion d’une commémoration organisée dans le village de Malat (province de Gilan), où son fils est enterré, pour marquer le deuxième anniversaire de sa mort. Le jour de la commémoration, les forces de sécurité sont descendues en grand nombre dans le village. Elles ont fermé les routes d’accès et de sortie du village. Elles ont arrêté un certain nombre de proches et de personnes en deuil et confisqué leurs téléphones portables. Mahboubeh Ramezani et plusieurs autres membres de sa famille ont également été brièvement détenus.
L’appel à la justice de Mahboubeh Ramezani, la mère du manifestant décédé
En mai 2021, la mère du manifestant décédé a révélé dans un clip vidéo publié virtuellement comment le régime a bloqué l’enquête sur le meurtre de son fils. « Quand je cherchais la caméra au-dessus de mon enfant, j’ai dit : « Monsieur, montrez moi cette caméra pour savoir qui a tué mon enfant ? ». Au bout de onze mois, on m’a apporté une fausse lettre selon laquelle la municipalité avait déclaré que la caméra avait brûlé le 17 novembre quand mon enfant a été abattu ! »
Dans l’un de ses appels au public, elle a déclaré : « Aidez-moi à demander justice pour mon fils. Aidez-moi à rester sur le chemin de la recherche de justice pour mon fils. J’ai promis à Pejman d’être sa voix à chaque respiration. Soyez notre voix. Soyez la voix des mères. Nous ne voulons rien d’autre de vous. Soyez juste notre voix. C’est la seule chose dont nous avons besoin. »
Mme Ramezani s’est exprimée devant le Tribunal des atrocités en Iran le 10 novembre 2021, via une vidéo enregistrée, entourée de décorations pour marquer le 20e anniversaire de son fils.
« Nous voulons la justice. Entendez nos cris », a-t-elle dit. « Dites-nous qui a tué nos enfants. Nous avons perdu nos proches dans notre propre patrie. »
La caméra de Mme Ramazani a fait un panoramique sur un lit bien rangé : « Le lit vide de mon fils que je vois tous les jours », dit-elle. Puis un pantalon noir accroché à une porte : « Les vêtements de Pejman, je les ai accrochés ici, au cas où il reviendrait un jour. » Une boîte rouge barrée d’un ruban blanc : « Les vêtements ensanglantés de mon fils sont dans cette boîte. Ils les avaient enlevés à l’hôpital. Il y avait des trous dedans. »
Source : Iran HRM