La jeune mariée Samira Sabzian, condamnée à une peine de qisas (la loi du Talion) pour le meurtre de son mari, devrait être exécutée, mercredi 13 décembre. Ses deux enfants lui ont rendu visite en prison pour la première fois afin de lui faire leurs adieux et elle a maintenant été transférée en isolement dans la prison de Qarchak.
Iran Human Rights appelle la communauté internationale à faire tout ce qui est en son pouvoir pour sauver la vie de Samira.
Le directeur, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « Samira, comme beaucoup d’autres femmes condamnées à mort, a été victime du système d’apartheid sexiste de la République islamique. À ce stade, seules des réactions internationales fortes peuvent lui sauver la vie. Nous demandons instamment à tous les pays ayant des relations diplomatiques avec la République islamique d’exiger l’arrêt de l’exécution de Samira avant qu’il ne soit trop tard ».
Selon des informations obtenues par Iran Human Rights, une femme nommée Samira Sabzian, qui a été transférée à l’isolement dans la prison de Qarchak à Varamin (province de Téhéran), devrait être exécutée le mercredi 13 décembre 2023. Samira avait 15 ans lorsqu’elle s’est mariée et elle avait deux enfants, l’aîné de 7 ans et le plus jeune de 6 mois, lorsqu’elle a été emprisonnée il y a près de 10 ans. Selon des sources informées d’IHRNGO, pour obtenir le pardon de la famille de son mari, Samira Sabzian s’est abstenue de voir ses enfants pendant les dix années qu’elle a passées dans le couloir de la mort. Sa dernière visite a été la première fois qu’elle a vu ses enfants qui sont maintenant âgés de 17 et 10 ans.
Selon le code pénal islamique, les personnes accusées de « meurtre intentionnel » sont condamnées à une peine de qisas (La loi du Talion), indépendamment de l’intention ou des circonstances, en raison de l’absence de gradation dans la loi. Une fois l’accusé condamné, la famille de la victime, en tant que plaignante, doit choisir entre la mort en guise de châtiment, la diya (prix du sang) ou le pardon. Dans le cas de Samira Sabzian, les grands-parents de ses enfants sont les plaignants et ont choisi de l’exécuter.
En 2016, les médias officiels ont rapporté le procès d’une femme identifiée comme Samira, arrêtée pour le meurtre de son mari en 2014, alors qu’elle avait 19 ans. Selon les informations, elle avait deux enfants âgés de six et deux ans au moment du meurtre, qui ont été recueillis par leurs parents paternels après son arrestation. Selon ces informations, Samira Sabzian était une jeune mariée.
L’Iran est le plus grand bourreau de femmes. En 2022, au moins 16 femmes ont été exécutées. Au moins 17 femmes ont déjà été exécutées en 2023. Selon le rapport d’Iran Human Rights sur les femmes et la peine de mort en Iran à l’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort en 2021, au moins 164 femmes ont été exécutées entre janvier 2010 et octobre 2021. Dans 66 % des cas de meurtre connus, les femmes ont été condamnées pour avoir tué leur mari ou leur partenaire. Au sein du mariage, une femme n’a pas le droit de divorcer, même en cas de violence domestique et d’abus, qui sont dissimulés dans les codes culturels et le langage.
Source : IHR